« La solitude est plus une grâce qu’une malédiction. Bien que beaucoup la vivent autrement (…) Il y a deux solitudes (…)Une mauvaise solitude. Une solitude noire, pesante. Une solitude d’abandon, où vous vous découvrez abandonné…peut-être depuis toujours. Cette solitude là n’est pas celle dont je parle dans mes livres. Ce n’est pas celle que j’habite, et ce n’est pas dans celle-là que j’aime aller, même s’il m’est arrivé comme tout en chacun de la connaitre.
C’est l’autre solitude que j’aime. C’est l’autre solitude que je fréquente, et c’est de cette autre dont je parle presque en amoureux (…) je crois que pour vivre- parce que l’on peut passer cette vie sans vivre, et c’est un état sans doute pire que la mort-(…) il faut avoir été regardé au moins une fois, avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul.
La solitude n’est plus jamais mauvaise. Même si on ne vous porte plus, même si on ne vous aime plus, même si on ne vous regarde plus, ce qui a été donné vraiment une fois, l’a été pour toujours. A ce moment là, vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le ciel. » Ch Bobin – Philosophie magazine
